Galeries Lafayette vend les murs du BHV à un investisseur anglo-saxon
Nouveau rebondissement pour le magasin parisien BHV: Galeries Lafayette a annoncé samedi entrer en négociations exclusives avec un investisseur anglo-saxon, pour lui céder les murs du bâtiment dès janvier, le groupe SGM continuant d'assurer l'exploitation du BHV.
Le nom de ce groupe "disposant d'une expertise reconnue dans la gestion d'actifs immobiliers", selon le communiqué, n'a pas été donné.
C'est un nouvel épisode pour le BHV dont le fonds de commerce a été racheté il y a deux ans par le groupe SGM, cofondé par Frédéric Merlin et qui se trouve dans la tourmente depuis l'annonce de son alliance début octobre avec le géant du commerce en ligne Shein.
Initialement, SGM était sur les rangs pour racheter les murs du magasin: le groupe était lié aux Galeries Lafayette par une promesse de vente arrivant à échéance vendredi. Mais le tour de table s'est avéré plus difficile que prévu, en particulier après que SGM a été lâché par la Banque des territoires, dans le sillage du scandale Shein.
Auditionné fin novembre à l'Assemblée nationale, M. Merlin avait évoqué des "discussions extrêmement précises" avec des "fonds d'investissement" étrangers non chinois.
C'est donc finalement un groupe anglo-saxon, dont ni SGM, ni Galeries Lafayette contactés par l'AFP, n'ont voulu donner le nom, qui devrait acheter les murs. Cette vente se fait selon les conditions qui avaient été proposées au groupe SGM, est-il ajouté sans précision.
"Cette acquisition serait réalisée par l'investisseur en accord avec le groupe SGM, qui continuera à assurer l'exploitation du BHV", ajoute le communiqué.
"Nous sommes heureux de cette nouvelle étape franchie", a réagi auprès de l'AFP un porte-parole de SGM, "nous restons focalisés sur la finalisation de cette opération".
- Plus d'espace pour Shein -
Dans un entretien mi-décembre au magazine spécialisé LSA, Frédéric Merlin a dévoilé ses nouveaux projets pour le BHV avec notamment une halle alimentaire de 1.000 m2 en juin 2026, la création d'une marque BHV, l'implantation d'un restaurant de type "bouillon" ou encore une offre de parapharmacie.
Loin d'être refroidi par la polémique, le patron du BHV entend également donner plus de place aux produits Shein, qui occupent déjà un espace de plus de 1.000 m2, en leur dédiant un étage entier.
Frédéric Merlin a suscité un tollé en annonçant début octobre l'installation, au sein du BHV, du premier magasin physique au monde aux couleurs de la marque asiatique de mode ultra-éphémère, accusée de nombreux maux (concurrence déloyale, pollution...).
La Banque des territoires, entité de la Caisse des dépôts, avait par la suite annoncé son retrait des négociations entamées en juin avec SGM pour l'aider à s'offrir le bâtiment, invoquant une "rupture de confiance".
Refusant de voir son nom associé à Shein, Galeries Lafayette a par ailleurs rompu son contrat avec la SGM concernant sept magasins de province - rebaptisés BHV.
A cela s'est ajouté le départ du magasin parisien de nombreuses marques (Dior, Sandro, Guerlain, etc.) en raison d'une accumulation d'impayés ou par opposition à Shein.
Mardi, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo avait accentué la pression en manifestant l'intérêt de la capitale pour les murs du grand magasin, situé comme son nom l'indique (BHV pour Bazar de l'Hôtel de Ville) juste sous les fenêtres de l'Hôtel de ville.
Son adjoint chargé du commerce, Nicolas Bonnet-Oulaldj, avait estimé le montant de la transaction à 300 millions d'euros.
S.Llorente--HdM