
Dengue et chikungunya: autour de 2.000 cas importés depuis début 2025 en France métropolitaine

Plus de 1.100 cas importés de dengue et plus de 900 de chikungunya ont été recensés depuis début 2025 en France métropolitaine, ont indiqué jeudi les autorités sanitaires, qui redoutent une circulation autochtone avec les beaux jours et la présence grandissante du moustique tigre.
"Au-delà du risque de circulation de la dengue, ce début d'année est marqué par un risque particulièrement accru d'importation et de circulation du virus du chikungunya en métropole en raison des épidémies en cours" Outre-mer, à La Réunion et Mayotte, soulignent le ministère de la Santé et Santé publique France (SpF) dans un communiqué commun.
La crainte est de voir "une circulation autochtone de ces maladies dans les prochaines semaines" à la faveur des beaux jours, où les températures plus élevées favorisent l'activité des moustiques tigres, vecteurs des virus de la dengue mais aussi du chikungunya ou du Zika, selon leur communiqué.
D'autant plus que le moustique tigre, apparu dans l'Hexagone en 2004, "continue son expansion rapide": il était implanté, début 2025, dans 81 départements, "soit 84% des départements métropolitains", selon ces nouvelles données.
"Les départements nouvellement colonisés en 2024 sont la Marne, la Haute-Marne et la Haute-Saône", ont précisé les autorités sanitaires dans le sillage du démarrage, début mai, de la surveillance renforcée des arboviroses et de l'application de mesures de lutte antimoustiques.
En 2024, un total de 4.683 cas importés de dengue, 34 cas importés de chikungunya, huit cas importés de Zika et une co-infection dengue-chikungunya ont été signalés par des professionnels de santé ou détectés par les données du réseau de laboratoires associés à la surveillance des arboviroses, a précisé SpF.
Mais il y a eu également 83 cas autochtones de dengue, répartis dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, et un cas autochtone de chikungunya rapporté pour la première fois en Île-de-France.
Cette évolution "confirme l'augmentation du risque de transmission locale des arboviroses transmises par Aedes albopictus constatée depuis 2022, avec plus de cas recensés et une expansion géographique vers l'ouest et le nord", a noté SpF.
La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique qui favorise la propagation du moustique tigre, comme l'urbanisation et les déplacements, selon une étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health jeudi.
D.Prieto--HdM