
Wall Street en hausse mais les investisseurs restent méfiants à cause du budget

La Bourse de New York évoluait en hausse jeudi, après un net recul la veille, les investisseurs restant toutefois sur leurs gardes à cause du parcours parlementaire du mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump, qui fait craindre un nouveau bond de la dette publique aux Etats-Unis.
Vers 14H05 GMT, le Dow Jones grappillait 0,09%, l'indice Nasdaq prenait 0,83% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,27%.
"L'attention (des investisseurs) se porte sur les rendements obligataires et sur le déficit budgétaire", résume auprès de l'AFP Karl Haeling, de LBBW.
La Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phare de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d'impôt de son premier mandat.
Le texte se dirige à présent vers le Sénat, où les élus républicains ont déjà annoncé leur intention d'apporter d'importantes modifications. La navette parlementaire devrait donc se prolonger, sans certitude sur la date à laquelle ce ce projet de loi emblématique pour le président américain sera parachevé.
"L'adoption du projet de loi par la Chambre des représentants n'a pas stimulé le marché boursier, en partie parce qu'elle était attendue et qu'elle avait été prise en compte", souligne Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Wall Street garde cependant toujours les yeux rivés sur le marché obligataire, qui s'inquiète de l'impact sur le déficit américain du mégaprojet de loi de M. Trump.
Selon différents analystes indépendants, prolonger les crédits d'impôt pourrait accroître le déficit de l'Etat fédéral de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.
Cette perspective, couplée à une "faible" vente aux enchères d'obligations à 20 ans mercredi, a tendu le marché obligataire américain, souligne M. Haeling.
Les taux de l'emprunt américain à trente ans se hissaient vers 14H00 GMT à 5,11%, contre 5,09% la veille en clôture, atteignant des niveaux comparables à ceux connus au début de la crise financière de 2007.
Le taux de référence à dix ans était lui aussi en hausse, à 4,59%, un niveau inédit depuis janvier.
Toute nouvelle flambée des taux pourrait lester la place américaine car "lorsque les rendements évoluent, les actions sont pour l'instant susceptibles de suivre de manière inverse", écrit M. O'Hare.
"Si les rendements obligataires augmentent, cela fait grimper le coût des hypothèques et ralentit l'économie dans une certaine mesure", explique M. Haeling.
Côté indicateurs, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage sont ressorties en légère baisse par rapport à la période précédente (-2.000) et en deçà aux attentes des analystes.
Les ventes de logements anciens ont pour leur part reculé en avril aux Etats-Unis, plus qu'attendu par les analystes.
Au tableau des valeurs, l'équipementier sportif américain Nike avançait (+1,88%) après que la chaîne de télévision américaine CNBC a assuré que ses produits retrouveraient le chemin d'Amazon, où ils avaient largement disparu depuis 2019.
Par ailleurs, Nike a annoncé à l'AFP augmenter dès le 1er juin ses prix sur de nombreux articles aux Etats-Unis, sans lier cette décision à un facteur en particulier. Ce relèvement s'inscrit dans le contexte des nouveaux droits de douane.
Le géant américain des technologies Alphabet - maison mère de Google - était recherché (+3,97%) après avoir annoncé l'ajout de publicités à ses modes de recherche en ligne renforcés à l'intelligence artificielle (IA), alors que son moteur longtemps dominant est menacé par la concurrence des services d'IA générative comme ChatGPT.
La chaîne de pièces détachées automobiles Advance Auto Parts s'envolait de plus de 44% après avoir annoncé une perte nette pour le premier trimestre bien moins importante qu'attendu. Rapportée par action, celle-ci est ressortie à 22 cents alors que les analystes tablaient sur 82 cents.
K.Bravo--HdM