
Brésil: menacé de prison, Bolsonaro mobilise ses partisans pour "la justice"

L'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro appelle ses partisans à manifester dimanche à Sao Paulo, au nom de "la justice", alors qu'il est menacé de prison pour tentative présumée de coup d'Etat.
"Le Brésil a besoin de nous tous, pour la liberté et pour la justice", a dit ces derniers jours l'ancien dirigeant (2019-2022) sur la plateforme X, convoquant ses sympathisants à un cortège sur l'avenue Paulista, emblématique artère de la plus grande mégalopole d'Amérique latine.
"C'est une invitation à montrer notre force (...). Cette présence massive va nous donner du courage", a-t-il déclaré samedi soir, sur la chaîne Youtube AuriVerde Brasil.
Ce mois de juin a été particulièrement chargé pour Jair Bolsonaro sur le plan judiciaire.
Lors d'une étape-clé de son procès au long cours à la Cour suprême, il a nié toute velléité putschiste lors de son face-à-face très attendu avec le juge Alexandre de Moraes, puissant magistrat honni du camp Bolsonaro.
L'ex-chef d'Etat de 70 ans est accusé d'être le "leader d'une organisation criminelle" ayant conspiré pour son maintien au pouvoir après l'élection présidentielle d'octobre 2022, remportée par le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Inéligible jusqu'en 2030 dans le cadre d'une autre affaire, il encourt jusqu'à 40 ans de prison, mais se dit victime d'une "persécution politique" visant à l'empêcher de se présenter à la présidentielle l'an prochain.
- "Structure parallèle" -
A la mi-juin, l'étau judiciaire s'est encore resserré contre son camp: la police fédérale a recommandé l'inculpation d'un de ses fils, Carlos, soupçonné d'avoir participé à un réseau présumé d'espionnage illégal durant son mandat.
Selon les enquêteurs, l'ex-président était le "principal destinataire" des informations obtenues, tout en étant "au centre des décisions" concernant le choix des personnalités espionnées par une "structure parallèle" au sein de l'agence de renseignements Abin.
Plusieurs manifestations ont été organisées depuis le début des déboires judiciaires de Jair Bolsonaro, mais l'affluence semble s'être effritée ces derniers mois.
Selon les calculs de l'Université de Sao Paulo, environ 45.000 personnes ont participé au dernier cortège sur l'avenue Paulista en avril, près de quatre fois moins qu'en février (185.000).
"Il faut parler de liberté et prôner la pacification", a déclaré de son côté le gouverneur de Sao Paulo, Tarcisio de Freitas, qui a prévu de se rendre au cortège.
Cet ancien ministre de M. Bolsonaro est l'un des principaux noms cités pour représenter le camp conservateur à la présidentielle de 2026. L'ancien président n'a toutefois pour l'heure adoubé personne, espérant encore faire annuler son inéligibilité.
K.Sosa--HdM