
Roland-Garros: retour sur terre brutal pour Loïs Boisson, balayée en demi-finales

Pas de troisième exploit de suite pour Loïs Boisson: tombeuse de deux membres du top 10 aux tours précédents, la révélation de Roland-Garros Loïs Boisson (361e mondiale) a été sèchement battue jeudi en demi-finales par la N.2 mondiale Coco Gauff.
Sur le court Philippe-Chatrier, la première Française depuis 2011 à s'être hissée dans le dernier carré du Grand Chelem parisien sur terre battue s'est inclinée 6-1, 6-2 contre l'Américaine, qui affrontera la N.1 mondiale Aryna Sabalenka en finale.
En atteignant les demi-finales porte d'Auteuil, "elle a clairement démontré qu'elle était une des meilleures joueuses au monde sur terre battue. Je suis sûre qu'on se livrera d'autres batailles" dans les prochaines années, a pressenti la gagnante juste après sa victoire.
Tombeuse de la N.3 mondiale Jessica Pegula en huitièmes de finale puis de la jeune Russe Mirra Andreeva (6e à 18 ans) en quarts, la Dijonnaise de 22 ans n'aura pas réussi à surprendre une troisième membre du top 10 d'affilée mais est assurée de devenir la première Française au classement WTA en début de semaine prochaine, aux alentours de la 70e place.
Malgré sa défaite contre Gauff, qui atteint sa deuxième finale à Paris après celle perdue contre Iga Swiatek (5e) en 2022, Boisson a réalisé porte d'Auteuil le meilleur parcours d'une joueuse bénéficiaire d'une invitation des organisateurs (wild card) depuis le début de l'ère professionnelle du tennis en 1968.
Avant d'arriver à Roland-Garros, la Française n'avait remporté qu'un seul match sur le circuit principal, au modeste WTA 250 de Rouen en avril.
Elle disputait aussi à Roland-Garros son premier tableau final en Grand Chelem, après trois échecs en qualifications en 2021, 2022 et 2023 et une grave blessure au genou gauche au printemps 2024, qui l'a tenue éloignée des courts pendant de longs mois.
Agée de 21 ans et lauréate de l'US Open en 2023 (dur), Coco Gauff arrivait à l'inverse lancée après ses finales aux prestigieux tournois WTA 1000 de Madrid et Rome en mai.
Imperméable aux encouragements du Central pour sa nouvelle coqueluche, l'Américaine est très bien entrée dans le match.
Coups droits encore plus puissants que ceux de la Française, variations constantes et fautes directes plus nombreuses qu'à l'accoutumée chez Boisson: en un rien de temps, Gauff s'était échappée à 4-0 dans le premier set, sous le toit d'un court Philippe-Chatrier fouetté par la pluie et à l'enthousiasme douché.
- Retrouvailles avec Sabalenka -
"C'est la première fois que j'affrontais une Française ici en dehors peut-être de la période du Covid", a assuré Gauff. "J'ai essayé de m'isoler" et de ne pas entendre les encouragements du public du Central pour Boisson, a raconté Gauff.
"Chaque fois que vous criiez son nom, je me répétais le mien à moi-même", a souri l'Américaine sous les rires bienveillants des spectateurs, guère rancuniers.
Sortie du court quelques instants après la perte du premier set 6-1, Boisson est revenue avec de meilleures intentions mais a continué à pécher dans l'exécution.
Première des deux joueuses à se procurer une balle de break dans le deuxième acte, la première Française dans le dernier carré de Roland depuis Marion Bartoli l'a gaspillée en expédiant un coup droit dans le filet.
Dans le jeu suivant, c'est Gauff qui prenait son service dès sa première balle de break. Malgré un débreak immédiat de Boisson pour revenir à 3-2, l'Américaine alignait deux jeux blancs d'affilée avant de prendre une dernière fois le service de son adversaire pour conclure la partie.
Et s'offrir des retrouvailles avec Sabalenka, un mois après avoir été battue en finale à Madrid.
C.Valero--HdM