
L'Allemagne retrouve la croissance, mais les droits de douane inquiètent

L'Allemagne a enregistré mercredi une légère hausse de son PIB pour débuter 2025, signal positif après deux années de récession malgré la menace des droits de douane américains, tandis que le taux de chômage a lui progressé en avril.
Entre janvier et mars, le PIB allemand a progressé de 0,2% par rapport au dernier trimestre 2024, selon l'office national des statistiques, 0,1 point de pourcentage de plus que les estimations de la plateforme financière Factset.
Il s'agit d'un léger sursaut pour le PIB allemand, qui avait chuté de 0,2% d'octobre à décembre, et "une surprise nettement positive" pour Jens-Oliver Niklasch de la banque LBBW.
"Cela ne doit pas être interprété comme le début d'une reprise durable", tempère Dirk Schumacher de la banque KfW, qui voit plutôt une "image mitigée" de l'économie allemande.
L'année en cours s'annonce difficile pour la première économie européenne, qui s'attend à stagner selon les estimations printanières du ministère de l'économie.
La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump devrait coûter cher à l'Allemagne, très dépendant des exportations vers son premier partenaire commercial.
Selon l'institut économique Ifo, celle-ci entraînera une contraction du PIB pendant l'été.
D'après les estimations de la banque centrale allemande, le PIB devrait aussi vivre un nouveau revers au deuxième trimestre, lesté par une conjoncture "globalement faible".
De quoi aggraver la crise industrielle allemande, entre prix de l'énergie élevé et perte de terrain face aux concurrents chinois.
Autre mauvaise nouvelle pour Berlin : le taux de chomage a augmenté à 6,3% en avril après trois mois de stagnation, selon des chiffres de l'Agence fédérale pour l'emploi publiés mercredi.
Le taux a grimpé de 0,1 point sur un mois, celui du mois de mars ayant aussi été révisé à la baisse, de 6,3% à 6,2%.
"La reprise printanière est également relativement faible en avril", commente Andrea Nahles, présidente de l'Agence fédérale pour l'emploi.
En données corrigées des variations saisonnières (CVS), le nombre de personnes sans emploi a augmenté de 4.000 entre mars et avril, bien moins que ce qu'attendait Factset.
En données brutes, qui servent de repère dans le débat politique, ce nombre a chuté de 36.000 personnes en mars, à 2,932 millions, s'éloignant du seuil symbolique des 3 millions.
M.Soler--HdM